La Lavandière de nuit

Publié le 14 octobre 2023 par Blonde and Peonies

Hello tout le monde j’espère que vous allez bien, aujourd’hui je vous parle des Lavandière de la nuit.

Une lavandière de nuit ou lavandière de la mort est un personnage de légende, une créature féminine ou une revenante, rencontrée de nuit, nettoyant un linge dans un cours d'eau ou un lavoir. La lavandière est toujours liée au domaine de la mort : selon les traditions, elle est annonciatrice d'un décès, ou bien elle est condamnée dans la mort à expier ses anciens péchés.

La lavandière de nuit apparait sous d'autres noms dans différents pays d'Europe et les croyances perdurent jusqu'au début du XXe siècle. Les premières mentions datent du VIIIe siècle, dans des textes gaéliques où la rencontre d'un être féminin qui lave un linge ensanglanté fait référence au mythe celtique irlandais des déesses guerrières. Très présentes dans le folklore irlandais et écossais, ces lavandières de nuit se retrouvent dans d'autres régions d'Europe. Selon les époques et traditions, ces légendes sont parfois influencées ou confondues avec les légendes de la banshee, la dame blanche, la fileuse de nuit, les fées ou les fantômes.

On disait que les personnes qui s’approchaient trop près des lavandières risquaient d’être ensorcelées, emportées dans les eaux sombres ou condamnées à les rejoindre dans leur travail incessant.

Bien que ces histoires aient souvent une dimension effrayante, elles témoignent également de la fascination et du respect que les gens avaient pour le travail acharné des lavandières de nuit. Leur dévouement infatigable à cette tâche essentielle, même au-delà de la mort, était à la fois inspirant et terrifiant.

Les légendes de lavandière du folklore moderne comportent de nombreuses considérations morales inspirées par la religion chrétienne : rappel d'interdits religieux, expiation des péchés par une âme sans repos, lavandière assimilée à une créature du diable…

C’est une légende religieuse anti-avortement. Selon la légende, ces femmes sont des revenantes condamnées à revenir sur terre pour venir laver le linge de l’enfant qu’elles ont tué, comme l’écrit George Sand dans son ouvrage Légendes rustiques publié en 1858 : “Les véritables lavandières sont les âmes des mères infanticides. Elles battent et tordent incessamment quelque chose qui ressemble à du linge mouillé, mais qui, vu de près, n’est qu’un cadavre d’enfant. Chacune a le sien ou les sien, si elle a été plusieurs fois criminelle.”

Au-delà de la condamnation de l’infanticide, la légende sert aussi un discours religieux contre l’avortement, selon l’historienne Marie-Charlotte Delmas : “Jamais le mot n’est évoqué dans les récits, et pourtant, il s’agit bien d’une croyance ancienne liée à cet interdit, qui montre aux femmes qu’elles seront damnées à vie si elles y ont recours ,” assure-t-elle. Avec la légalisation de l’avortement, la légende a peu à peu perdu son ancrage dans l’imaginaire populaire.

De nos jours, les lavandières de nuit sont souvent perçues comme des créatures surnaturelles ou des esprits liés à l’eau. On dit qu’elles se réunissent près des rivières ou des étangs, immergées dans leur labeur nocturne. Ces femmes sont réputées pour leur habileté extraordinaire à nettoyer le linge, même les taches les plus tenaces semblent disparaître entre leurs mains agiles.

Selon la tradition, les lavandières de nuit sont le plus souvent des femmes défuntes, condamnées à effectuer cette tâche pénible pour expier leurs péchés ou pour payer une dette karmique. Elles sont souvent décrites comme des figures élégantes, vêtues de robes blanches flottantes et de voiles diaphanes qui se fondraient dans l’obscurité de la nuit. Ces femmes énigmatiques, dont le travail consistait à laver le linge des autres pendant les heures sombres, ont laissé une empreinte indélébile dans le folklore et la culture populaire.