La Salamandre

Publié le par Blonde and Peonies

Hello tout le monde j’espère que vous allez bien, aujourd’hui je vous propose de parler du mythe de la Salamandre.

La salamandre, "baffie" ou "lebraude" est un reptile légendaire longue d'une vingtaine de centimètre, à ne pas confondre avec l'amphibien réel, sorte de lézard dont le dos est couvert de taches jaunes et noires (du point de vue de la zoologie, la salamandre n'est pas un lézard, mais un amphibien ou batracien).

La salamandre des Anciens était réputée vivre dans le feu et s'y baigner, et ne mourir que lorsque celui-ci s'éteignait. Mentionnée pour la première fois par Aristote, elle est décrite comme un animal extrêmement venimeux, capable d'empoisonner l'eau des puits et les fruits des arbres par sa seule présence (Pline l'Ancien, Histoire naturelle). Elle devint une créature importante des bestiaires médiévaux, ainsi qu'un symbole alchimique et héraldique auquel une profonde symbolique est attachée. Paracelse en faisait l'esprit élémentaire du feu, sous l'apparence d'une belle jeune femme vivant dans les brasiers.

La Salamandre

L'attribut principal de la salamandre est sa capacité à se baigner dans le feu et l'éteindre. Cet animal eut longtemps la réputation d'être totalement insensible aux effets du feu. On lui prêtait aussi le pouvoir de traverser un brasier ou d'être jeté dans les flammes sans subir aucun dommage. Certains affirmaient même que son sang était tellement froid qu'il pouvait éteindre le feu. La salamandre est aussi réputée pour deux attributs principaux : sa peau incorruptible et son venin extrêmement puissant. Mais au-dessus de ce mythe, il existe une explication très rationnelle. La salamandre avait l'habitude d'hiberner au sein des souches d'arbres. Alors lorsqu'ils étaient débités pour être utilisés en bois de chauffage ou de cuisine, la salamandre se réveillait à cause de la chaleur et jaillissait du feu. Protégée grâce à une couche humide sur sa peau, elle ne s'enflammait pas !

Dans l'Antiquité, cette créature est tantôt un oiseau vivant dans un brasier, tantôt un dragon cracheur de flammes. Suivant les cultures et les époques, son feu incorruptible peut être positif ou malfaisant, associé à la pureté et à la justice ou au contraire au péché et à la luxure. Oui, pareille volte-face est courante dans l'histoire des symboles.
Au Moyen Age, les alchimistes s'en emparent. Animal de l'élément feu, la salamandre compte parmi les ingrédients indispensables pour transformer le mercure en or. Il est même recommandé de la plonger vivante dans un chaudron rempli de métal liquide… Au 14e siècle, les mystérieux moines de l'ordre de la Rose-Croix se consacrèrent au développement spirituel de l'humanité. À partir de cette époque, leur «invisible collège» se tourna vers le monde souterrain qu'ils plaçaient au-delà de nos sens et situaient au centre de l'univers. Selon les historiens, les membres de l'ordre de la Rose-Croix, ainsi que les alchimistes du Moyen-âge qu'ils influencèrent, étaient convaincus que le monde intérieur était contrôlé par le pouvoir de transformation et l'autorité protectrice de la salamandre de feu. Pendant plusieurs siècles, ces récits de la salamandre de feu furent retranscrits sous forme de code sur des rouleaux et jalousement gardés par les alchimistes.

Cette association avec le feu vient sans doute des spectaculaires taches jaunes que cet amphibien porte sur le dos. Et de l'irritation que sa peau peut provoquer. Comme elle se cache volontiers dans les tas de bois, on peut aussi imaginer l'apparition inopinée d'une salamandre qui sort soudain d'un fagot jeté dans un brasier. Voilà comment cette vieille histoire serait née. Pour le reste, l'animal qui vit en toute discrétion dans nos forêts a heureusement peu de chose en commun avec le monstre inquiétant décrit par Aristote ou Pline l'Ancien. N'empêche que ce passé sulfureux n'est pas sans conséquences : aujourd'hui encore, il arrive que des gens apeurés par une salamandre la tuent d'un coup de bâton.

Photo d'une porte que j'ai prise à CHambord en septembre 2020

Photo d'une porte que j'ai prise à CHambord en septembre 2020

La salamandre connaît un succès sans précédent sous François Ier, qui l'adopte comme corps de devise avant même son accession au trône. Elle est représentée dans les flammes, crachant des gouttes d'eau. Les mots qui accompagnent cette figure, « Nutrisco et extinguo », « je (m'en) nourris et je (l')éteins », c'est-à-dire « je me nourris de bon feu et j'éteins le mauvais feu », sont en accord avec l'image. Si le sens global est cohérent, aucune interprétation ne fait l'unanimité. On peut voir dans le « bon feu » la foi et l'amour chrétien qui « nourrissent » le souverain, et dans le « mauvais » l'impiété et la sédition qu'il combat sans relâche.

Cette formule emblématique sature le décor des palais de François Ier. À Chambord, la salamandre est le plus présent de tous les éléments du répertoire monarchique, devant les lys et les couronnes. Elle est largement associée à l'hermine, animal qui représente Claude de France, épouse de François Ier, reine de France et duchesse souveraine de Bretagne.

La Salamandre

En paléontologie les salamandres font partie de tous ces groupes, les amphibiens sont ceux qui semblent résister le mieux. Ainsi, les 7 espèces de salamandres et l'unique espèce de grenouille connues en Amérique du Nord à la toute fin du crétacé supérieur survivent-elles à l'extinction. Ainsi, les légendes antiques se sont mêlé à d’autres, plus anciennes ou plus récentes, inspirées par d’autres animaux comme les grands reptiles (crocodiles, varans, etc.), ou à la découverte d’os de dinosaures, pour former la légende des dragons. On retrouve chez ces derniers l’attrait pour le feu ou la forme de reptile aux ailes déployées. Une autre caractéristique morphologique, parfois attribuée aux dragons, provient sans doute de la salamandre : ses oreilles.

En effet, celles-ci sont souvent représentées comme une petite paire d’ailes, à l’endroit où on s’attendrait à voir des oreilles. Leur forme et leur positionnement rappellent les branchies des larves de salamandre, comme on le voit dans l’image ci-dessous.

Contrairement aux branchies des poissons, qui sont internes, celles des salamandres, avant leur métamorphose et leur passage à la forme adulte, sont externes. Néanmoins, elle lui permettent de respirer dans l’eau, comme un poisson.

La Salamandre

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2020 : Basilic

2021 :  Manticore

2022 : Hippogriffe

Sources : ICI

La Salamandre

Publié dans Série Halloween

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P
Je découvre ton intérêt pour les mythes et je trouve cela très intéressant. Enfant, près de chez mes parents, il y avait un point d'eau de source avec un lavoir et un puits. Il y avait souvent des salamandres qui étaient aux abords du puits. Je pense que l'humidité plaît aux bactraciens. Ces animaux m'ont toujours surpris avec cet aspect étrange. Merci pour tes explications.
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B
Je suis passionnée par les mythes et l'étrange depuis toute petite, des bisous :)